Par Margot Arold.
Emmanuel Macron l’avait bien dit explicitement :
« À l’issue de cette crise, un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières sera construit pour notre hôpital. »
Il fallait bien noter le « pour l’hôpital ». Pas pour « les soignants ». Encore moins pour « les médecins de ville », ou les « soignants en libéral ».
Baisser la rémunération des soignants isolés
Car voilà que la Mutualité française, conviée au Ségur de la Santé vient de faire ses propositions. L’une d’elles est incroyable : baisser la rémunération des soignants qui exercent seuls (« l’exercice isolé ») afin de les forcer à se regrouper.
“Afin de réconcilier les besoins des patients avec les aspirations des professionnels, l’offre de soins doit engager une mutation profonde pour abandonner progressivement l’exercice isolé des professionnels de santé du premier recours et permettre au secteur hospitalier de se recentrer sur ses missions.”
Et selon un politicien, quoi de plus efficace que la sanction financière si on n’obéit pas aux injonctions de l’État ? Il est donc prévu ceci :
“La Mutualité française propose de mettre fin à l’exercice isolé et de faire de l’exercice systématique des professionnels de santé en équipe et en réseau au sein d’Espaces de Santé Pluriprofessionnel (ESP) la règle à un horizon de 5 ans. Pour y parvenir, plusieurs leviers sont proposés :
- La minoration sensible de la rémunération des professionnels du premier recours intervenant en dehors d’un ESP.
- La rémunération au forfait des soins faisant intervenir plusieurs professionnels.”
C’était donc cela, les négociations avec les soignants hospitaliers ? Déshabiller Paul pour habiller Pierre ? Attiser les tensions entre hospitaliers du public et soignants du privé ? Diviser pour mieux régner (et éviter au passage de rendre des comptes de la gestion politique de la crise) ?
Pourquoi s’en prendre à l’ “exercice isolé” ? Des explications douteuses…
Parce que « le Covid est passé par là et on a fait face à la pandémie avec la moitié de nos ressources, car la balkanisation des professionnels de ville fait qu’on n’a pas su les mobiliser », selon le directeur de la Mutualité française, Thierry Beaudet.
Voilà donc qu’on réécrit l’histoire et que l’on nous sert une nouvelle louche d’intervention de l’État au motif… qu’il n’est pas assez intervenu avant.
Dans Le Figaro, Thierry Beaudet détaille :
« On a su faire face à cette crise grâce à la formidable mobilisation des personnels hospitaliers pourtant éreintés avant même le début de la crise.
Mais cela révèle en creux une faille du système : c’est comme si nous avions fait face à la crise en n’utilisant que la moitié des compétences de santé disponibles, car on s’est insuffisamment appuyé sur les soins de premier recours.
Il faut utiliser davantage la médecine de ville mais pour cela il faut mieux la structurer et l’organiser. »
C’est vraiment renversant : l’État a freiné l’accès des patients suspectés de Covid aux médecins de ville, d’abord en compliquant l’accès aux tests ; ensuite en sous-entendant que seul l’hôpital était à même de gérer les patients Covid+ ; enfin en interdisant aux médecins de rédiger l’ordonnance de leur choix, de prescrire « en leur âme et conscience » le médicament qu’ils pouvaient juger approprié à leur patient.
Et aujourd’hui, ces mêmes décideurs feignent de croire que la médecine de ville n’a pas été présente. Alors que ce sont eux qui ont fait en sorte de l’écarter de la chaîne de soins pendant la crise.
Le socialisme aime mettre les individus dans des cases. Le professionnel de santé isolé, le socialiste n’aime pas ça : trop libre, trop incontrôlable…
Les professions libérales sont toutes touchées. Les infirmiers en ville sont très remontés contre cette baisse de leur rémunération qui les poussera à se regrouper contre leur volonté.
« Alors que la crise a montré les limites de la prise en charge des personnes âgées, la Mutualité propose de renforcer la médicalisation des EHPAD » lit-on dans Le Figaro.
Encore une petite dose de prétexte-Covid pour étatiser encore un peu plus ? Oui, la crise a bien montré les limites de la prise en charge des personnes âgées, mais surtout les limites politiques !
À quoi cela servira-t-il de renforcer la médicalisation des Ehpad ? Elles sont déjà médicalisées, et malgré tout, les résidents ayant un problème aigu atterrissent finalement… aux urgences. Tellement commode de se décharger du fardeau décisionnel de la fin de vie dans « le grand Hôpital » où la mort est anonyme…
Le mensonge, c’est la vérité, “la liberté c’est l’esclavage”…
Il y aura donc une réinterprétation de la crise du Covid, les politiciens cherchent à réécrire ce qu’il s’est passé en sous-entendant que la mauvaise gestion de cette crise était liée à un problème d’organisation insuffisamment encadrée par l’État.
Vous en aurez donc « encore plus ». Et cela coûtera encore plus cher.
Ne serait-il pas grand temps que les médecins prennent conscience de ce qu’ils apportent plutôt que de se sentir redevables d’une rémunération chichement encadrée ? Et qu’enfin patients et soignants aient la liberté de se choisir, de choisir leur traitement, et de réaliser, en ce 18 juin fort à propos, qu’« être libre, c’est résister » ?
” être libre , c’est résister “….ben c’est justement ce que l’état ne veut pas ;
et donc baisser au préalable les revenus des élus au prorata !
J’essaye de rester libre en résistant…depuis 1981
La médecine de ville a été mise à l’écart par le gouvernement et ses messages répétés sans cesse sur toutes les radios enjoignant en cas de symptômes de ne pas aller chez son médecin traitant, d’attendre une aggravation et d’appeler alors le 15. A tel point que l’état indemnise les médecins qui n’ont pas travaillé faute de patients pendant la crise. Un pharmacien d’une zone fortement touchée m’a dit qu’il n’avait rencontré en 2 mois qu’une seule ordonnance pour covid car les malades n’allaient pas chez leur médecin traitant.
Bonjour.
Les médecins généralistes ont été mis à l’écart, ou plutôt ils ne sont pas dans le schéma mental des ARS, comme pendant la campagne de vaccination de H1N1.
La médecine générale, c’est vraiment pour eux la terra inconita.
en fait encore une histoire de lobbying :
“Elle a un rôle de représentation du mouvement mutualiste auprès des institutionnels et gère aussi 2 500 centres de soins et cliniques (les services de soins et d’accompagnement mutualistes)”(wiki). Donc en fait, elle veut étendre son pouvoir…
Bah, le rêve des mutualistes, tout contrôler et reprendre la secu au passage… C’est du privé mais pas du privé libéral, des mafiotes qui ont même obtenu l’obligation d’adhérer à une mutuelle.
Et une bonne petite connivence avec l’Etat au passage…
N’oublions pas que les mutuelles permettent à certains membres de groupes plus ou moins occultes de pantoufler avec l’aisance financière qui convient à l’élite autoproclamée de ce pays.
Pour les syndicalistes pantouflards, voir plutôt du côté des institutions de prévoyance. Très pratiques et très confortables également.
L’Etat obèse : corruption à tous les étages.
Ce n’est pas du privé libéral. Ce sont en général des associations 1901 à but non lucratif…ce qui ne les empêche pas de distribuer annuellement des intéressements aux bénéfices…correction “aux résultats” (car cela ça passe) à leurs employés .
extension de la désertification médicale et poursuite de la saturation des hôpitaux.
L’Etat obèse tombe le masque et avance vers la collectivisation, vers la fonctionnarisation complète de la santé, à marche forcée, aux dépens des Français.
Une fois encore, l’Etat obèse préconise l’inverse de ce qui est nécessaire, renforce ce qui a échoué et qui a été mis cruellement en évidence avec cette crise. Il convient au contraire de remettre à la tête du dispositif le médecin libéral et replacer l’hôpital privatisé à sa vraie place de fournisseur de soins sur commande. L’hôpital privatisé doit être placé aux ordres et sous le contrôle de la médecine libérale.
Contre toute raison, l’Obèse prend tout ce qui n’a pas fonctionné pour le perpétuer et détruit ce qui reste de liberté dans la santé de ville, alors que cette dernière a permis de soigner avec succès des millions de malades malgré les interdits scandaleux, notamment en évitant l’aggravation de la maladie et d’innombrables hospitalisations synonymes de mort. Un immense merci aux médecins de ville, aux infirmiers et aux pharmaciens qui ne se sont pas soumis aux interdits pour sauver des vies. Eux ont respecté leur serment à la lettre, contre les lois iniques et contre la pseudo-science.
Une fois la médecine de ville ravagée, les morts injustifiables se compteront par centaines de milliers chaque année. La perte de chance pour les malades sera totale.
En fait ils font (l’état) ce qu’ils savent (mal) faire et font tout péricliter…